Les habitants des bidonvilles ‘’Bessif’’ (de force) protestent !

Guettar-El-Aïch, contrée oubliée par l'Etat !

Les habitants des bidonvilles ‘’Bessif’’ (de force) protestent !

Favelas « Bessif », salle de soins sans gaz ni égout, coupures d’eau fréquentes, risques d’épidémies et une jeunesse livrée à elle- même dans un état des lieux dégradé où les habitants survivent dans la promiscuité, piratent l’électricité, pataugent dans la gadoue au même titre que les promesses non tenues par les pouvoirs publics… !

Lundi dernier, les habitants des bidonvilles ont assiégé la daîra d’El-Khroub. Ils revendiquent l’amélioration de leurs conditions de vie et d’habitat. D’autant qu’ils sont exclus du bénéfice du logement rural pour cause d’inexistence d’assiettes foncières constructibles. Le maire leur a promis, il y a quelques jours, sur les ondes de la radio locale, qu’ils seraient inscrits sur les listes de demandeurs de logement public locatif (social), mais… La situation au bourg de Guettar-El-Aïch dans la commune d’El-Khroub ne prête guère à l’optimisme, selon l’avis partagé des habitants. En premier lieu des préoccupations citoyennes de cette contrée, le cadre de vie dégradé particulièrement dans les conditions climatiques présentes. De la gadoue partout et l’on patauge pour surmonter le sommet de ce village perché sur une colline dominant le paysage rural. La suppression de l’arrêt de bus cause des désagréments pour les personnes malades et âgées sommées de parcourir à pieds la descente pour rejoindre la station située en bas, au piémont. L’autre versant s’est transformé en ghetto de bidonvilles érigés en constructions illicites depuis 2010 à la faveur des révoltes du « printemps arabe » où le pouvoir d’Etat, de crainte du spectre de la révolte populaire , avait cédé aux demandes sociales de la population, fussent-elles, les plus populistes, rien que pour préserver la paix sociale. Ainsi, pas moins de 600 bidonvilles ont été « bâtis » de force ! D’où l’appellation de « cité bessif » collé à ce ghetto en référence à celui similaire de Boumerzoug à Constantine, éradiqué depuis en prévision de la manifestation de la capitale de la culture arabe de 2015. D’autres habitants dans cette favela composite l’appellent « Hay Errabie El-âarabi ». Ils vivent dans la promiscuité, l’insalubrité, l’insécurité sous toutes ses formes, notamment sanitaire. Sans eau potable qu’il procure auprès des habitants du couminel situé à l’entrée du bourg. Ni électricité qu’ils piratent chez leurs voisins. « La santé n’a pas de prix », dit-on, et ici, le risque d’épidémies est imminent comme ce fut le cas des écoliers atteints d’hépatite pendant la rentrée scolaire. En cas d’épidémie, la prolifération de toute pathologie contagieuse sera désastreuse pour le ghetto précité éligible aux inondations et aux éboulements de terres en cas d’averses de pluies. L’eau potable connait des coupures. La salle de soins relevant de l’établissement de la santé de proximité (EPSP) se trouve dans un état délabré. Sans raccordement au gaz naturel et des vitres brisées avec des portes et fenêtres vétustes. Il en est de même du raccordement de l’égout des eaux usagées vers le collecteur extérieur ! Le chauffage de cette structure qui accueille les patients pour subir des injections, panser leurs blessures où se faire consulter chez le médecin, se fait avec la poêle à mazout et tous les désagréments qui en résultent de l’usage de ce carburant. En dépit des promesses qui remontent à des années, la situation reste inchangée pendant que les foyers y compris ceux des maisons précaires où construit illicitement sont alimentés en gaz. Selon nos sources, l’EPSP est avertie de mais sans réagir en conséquence alors que la SDE (ex-Sonelgaz) réclame les arriérés des factures impayés par la mairie comme condition préalable à l’installation du compteur. La jeunesse de cette localité rurale livrée à elle-même et aux fléaux de la délinquance est révélatrice de la marginalisation de cette contrée par les pouvoirs publics…HD.